Dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la déportation et du programme d’histoire, les classes de troisième ont eu l’honneur de rencontrer dans l’amphithéâtre du collège Saint-Joseph, M. Enzo Bonopera, combattant de la France libre, et M. Bernard Néplaz, vice-président du Comité résistance et déportation – Haute-Savoie. Ils étaient accompagnés du général Pierre Martre, représentant pour la Haute-Savoie de la Fondation de la France libre.
Enzo Bonopera, 96 ans, a retracé devant les 160 élèves présents son extraordinaire parcours et a pu répondre à leurs nombreuses questions. Sa famille, qui a fui le régime fasciste de Mussolini en 1928, s’est installée en Haute-Savoie. Il obtient la nationalité française en 1936. En 1938, embauché comme caddy au golf d’Evian, il fait la connaissance d’un couple anglo-hollandais. Aisés et sans enfants, il deviennent, avec l’accord des parents, ses parrain et marraine et l’emmènent à La Haye.
En novembre 1939, son parrain, membre de l’Intelligence service britannique, est enlevé par les S.S. Enzo rejoint la France. Fin 1940, sa marraine fait le nécessaire afin qu’il la rejoigne. Il quitte Evian en décembre 1940 et via Genève, Barcelone, Madrid et Lisbonne, arrive à Bristol en avril 1941. Scolarisé dans une école anglaise, il entend parler à la radio de Londres de la bataille victorieuse de Bir-Hakeim et décide, à 15 ans et demi, de rejoindre la France libre. En raison de son âge, il est envoyé à l’Ecole des cadets. En juin 1944, nommé sergent, il est affecté au Régiment de Marche du Tchad de la 2e D.B. du général Leclerc, comme chef de groupe motocycliste à l’été-major du colonel Dio. Après avoir rejoint le sol de France en débarquant à Utah Beach le 1er août 1944, il participe à de nombreux combats en Normandie, à la libération de Paris et de Strasbourg, atteint le 23 novembre, puis en février 1945 à la réduction des “poches” allemandes de Royan et de La Rochelle et enfin en avril à la prise du Nid d’Aigle d’Hitler à Berchtesgaden.
